Sport et Santé Mentale

L'activité physique exerce des effets psychologiques profonds, aujourd'hui validés scientifiquement. Les neurosciences démontrent que l'exercice stimule production d'endorphines, favorise neuroplasticité hippocampique, régule axe hypothalamo-hypophysaire du stress. Les travaux de Ratey, Biddle et Ekkekakis établissent l'efficacité clinique de l'exercice pour anxiété, dépression légère à modérée, régulation émotionnelle.

Dans l'intimité de mon cabinet, j'observe cette dualité fascinante : l'exercice comme outil thérapeutique d'un côté, mais aussi terrain de souffrance psychique pour certains athlètes. Mes patients courent pour apaiser anxiété, d'autres développent relation compulsive au sport. Mes fils, Gabriel et Théodore, gymnases de haut niveau, m'enseignent quotidiennement les enjeux du sport de performance : gestion pression, construction identité athlétique, équilibre sacrifice/épanouissement.

La recherche contemporaine (Gustafsson sur burnout athlète, Brewer sur identité sportive, Gould sur psychologie performance) révèle complexités souvent invisibles : surinvestissement identitaire, peur blessure, comparaison sociale constante, transition post-carrière traumatique. Mon propre rapport au sport - yoga contemplatif, exercice plaisir sans compétition - contraste radicalement avec univers haute performance de mes garçons.

Accompagner cette dualité constitue l'enjeu clinique : promouvoir activité physique bénéfique santé mentale tout en reconnaissant zones d'ombre sport intensif. Ni diabolisation ni idéalisation, mais compréhension nuancée de cette relation complexe entre corps en mouvement et psyché.