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Quand mes fils deviennent mes professeurs de psychologie

Les coulisses vulnérables de mon premier épisode sur la rivalité fraternelle ```

22/09/2025

Il y a des soirs où je me demande si j'ai le droit de transformer nos moments familiaux en contenu. Ce soir en fait partie. Je viens de terminer l'enregistrement de mon premier épisode "Vie Quotidienne" et quelque chose en moi tremble un peu.Pas de peur du micro, non. Après dix ans de consultations, parler à des inconnus ne m'effraie plus. Mais là... j'ai parlé de Gabriel et Théodore. De leurs disputes. De nos solutions imparfaites. J'ai ouvert notre intimité familiale et je me demande : ai-je trahi leur confiance ?

Contexte d'écriture

Moment : 23h15, juste après avoir couché Gabriel et Théodore

Lieu : Ma bibliothèque, dans mon fauteuil bordeaux préféré

Ambiance : Trois bougies allumées, tisane refroidissant, pluie fine contre les fenêtres

État émotionnel : Mélange de fierté et d'appréhension, avec une pointe de mélancolie

Réflexion Personnelle

La psychologue face à ses propres enfants

Événement déclencheur

Ce matin, en voyant Gabriel corriger encore Théodore à l'entraînement, j'ai eu cette idée d'épisode. 'Parfait', me suis-je dit, 'voilà un sujet authentique'. Mais maintenant que c'est enregistré, je réalise l'ampleur de ce que j'ai fait.

Qui suis-je pour analyser mes propres enfants publiquement ? Même avec bienveillance, même avec leur accord tacite... Est-ce que je ne deviens pas cette mère qui psychanalyse tout, cette professionnelle qui ne peut plus être juste maman ?Et pourtant. En enregistrant, j'ai ressenti cette connexion si pure avec ma mission. Aider d'autres parents qui vivent la même chose. Normaliser ces tensions fraternelles. Mais à quel prix ? Celui de l'innocence de nos moments familiaux ?

Leçon de vie

Cette création m'apprend quelque chose de fondamental : l'authenticité a un coût. Quand on choisit de partager sa vérité, on accepte aussi de ne plus pouvoir faire machine arrière. Mes garçons font désormais partie de l'univers LaPsyGothique. C'est beau et vertigineux à la fois.

Coulisses Créatives

De l'incident à l'enregistrement : 48h de doutes

Étape : realisation

Défis rencontrés

Le plus dur ? Garder l'équilibre entre expertise professionnelle et vulnérabilité de mère. J'ai refait l'introduction quatre fois. Trop froide d'abord, puis trop émotionnelle, puis pas assez scientifique... Balthazar m'a écoutée répéter et m'a dit : 'Sois juste toi, Isadora. C'est pour ça qu'ils t'écoutent.'Mais 'être soi' quand on parle de ses enfants à des milliers d'inconnus, c'est plus complexe qu'il y paraît. Chaque phrase était pesée. Ai-je le droit de dire que Gabriel peut être critique ? Que Théodore boude parfois ? Où commence la trahison de leur intimité ?

Collaboration avec Balthazar

Balthazar a été mon ancre pendant cet enregistrement. Il gérait la technique pendant que moi, je naviguais entre mes émotions. À un moment, j'ai craqué en parlant du regard blessé de Théodore. Il a arrêté l'enregistrement, m'a pris dans ses bras. 'Ils ont de la chance d'avoir une mère qui se soucie autant de leur bien-être psychologique', m'a-t-il murmuré.C'est lui qui a suggéré d'ajouter le passage sur l'expertise nature de Théodore. 'Ne montre pas que ses difficultés, montre aussi sa richesse.' Cette phrase a tout changé dans ma façon d'aborder l'épisode.

Apprentissage

J'ai appris que l'expertise professionnelle et l'amour maternel peuvent cohabiter dans un même contenu, mais que cela demande une vigilance de chaque instant. Chaque mot doit servir l'éducation des auditeurs SANS desservir mes enfants.Et quelque chose de plus profond : en assumant ma vulnérabilité de mère imparfaite, je donne peut-être aux autres la permission d'être imparfaits aussi. C'est peut-être là ma vraie mission.

Anecdote Intime

Le moment où Gabriel a compris

Ce soir, au moment du bisou de bonne nuit. Gabriel s'attarde dans ma bibliothèque, voit mes notes étalées, la carte son encore allumée. Il comprend. 'Tu as parlé de nous aujourd'hui, maman ?' Sa voix, ni reproche ni curiosité, juste... de la confiance.

'Oui', je lui ai répondu. 'De cette dispute avec Théodore à l'entraînement. Mais aussi de ta bienveillance, de ton envie d'aider.' Il a souri, ce sourire en coin qu'il fait quand il réfléchit. 'Tu sais maman, si ça peut aider d'autres familles à mieux se comprendre...' Puis, plus bas : 'Théodore et moi, on vous entend parfois, papa et toi, vous demander comment faire au mieux avec nous. On sait que c'est pas toujours facile.'Mon cœur s'est serré. À 15 ans, il comprend déjà que l'éducation est un art imparfait, que ses parents font de leur mieux avec leurs outils. Et il accepte que notre histoire familiale serve à éclairer d'autres chemins.

Impact émotionnel

Dans ce moment, j'ai réalisé que Gabriel n'était plus seulement mon fils, mais aussi un partenaire dans cette aventure. Il devient acteur conscient de LaPsyGothique, et cela me bouleverse et me rassure à la fois. Notre famille grandit autrement.

Partage Émotionnel - doute

La peur de mal faire en tant que mère-créatrice

Déclencheur

Au moment de publier cet épisode. Cette seconde où l'on clique et où il n'y a plus de retour en arrière possible. Notre intimité familiale va devenir publique. Mes doutes de mère, mes solutions imparfaites, mes moments d'impuissance face à mes propres enfants.

J'ai peur. Peur que d'autres parents me jugent. Peur que mes enfants souffrent de cette exposition. Peur de ne pas être à la hauteur de l'image qu'on se fait d'une 'psychologue qui a tout compris'. Parce que la vérité, c'est que je ne comprends pas tout. Que parfois je suis juste une mère qui improvise, qui doute, qui espère faire au mieux.Et en même temps... j'ai cette conviction profonde que c'est exactement cela qu'il faut montrer. Cette humanité imparfaite. Cette expertise qui ne protège de rien mais qui éclaire un peu le chemin.

Réflexion de traitement

Je choisis d'apprivoiser cette peur. De la transformer en carburant pour une création plus authentique. Mes doutes ne sont pas des faiblesses à cacher, mais des forces à partager. Et si une seule famille se sent moins seule grâce à nos imperfections assumées... alors cet épisode aura eu du sens.

Ce que j'en retiens

Ce premier épisode 'Vie Quotidienne' m'a appris que créer du contenu sur sa propre famille, c'est accepter de grandir en public. De montrer qu'on peut être professionnelle ET humaine, experte ET apprenante, psychologue ET mère qui cherche encore ses repères.Mes garçons ne sont pas des cas d'étude. Ils sont mes professeurs les plus exigeants et mes patients les plus précieux. Et peut-être que c'est exactement ce dont ont besoin les familles qui m'écoutent : voir qu'une professionnelle peut aussi être en apprentissage permanent.

Et vous, chers lecteurs ? Avez-vous déjà eu cette sensation de vous mettre à nu créativement ? Cette frontière floue entre vie privée et mission publique ? Si vous êtes parents, comment gérez-vous ce besoin de partager votre expérience tout en protégeant l'intimité de vos enfants ?Vos témoignages m'aident à naviguer dans cette aventure nouvelle. N'hésitez pas à partager vos réflexions, vos propres doutes. Nous apprenons tous ensemble, en famille élargie.